Ma préoccupation en tant que Pédicure Podologue est de sensibiliser le patient diabétique aux différents facteurs favorisants du diabète, l’éduquer sur ce qu’il doit faire où ne pas faire ; lui faire comprendre un peu sa maladie et comment éviter les complications de cette dernière.
Comment un simple durillon peut entraîner une ulcération.
Outre le problème médical, les atteintes du pied sont pour le diabétique souvent source d’une altération de
la qualité de vie avec un retentissement social et professionnel.
Le diabète de type 1 touche environ 10% de la population, le plus souvent durant
l’enfance où le début de l’âge adulte.
Le diabète de type 2, souvent méconnu car silencieux, survient lorsque l’organisme devient incapable de réguler la glycémie, c'est-à-dire le taux de
sucre dans le sang. Il se manifeste plutôt généralement passé l'âge de 40 ans, mais concerne de plus en plus d’enfants, d’adolescents, de sujets obèses où ayant un surplus de poids. Il
peut faire beaucoup de dégâts, qui ne manqueront pas d’avoir des répercussions sur l’état de santé général, mais surtout une complication grave :
Le risque d’amputation:
Le risque d’amputation pour un diabétique est multiplié par 10 ou 30, mais 50% des amputations pourraient être évitées par un dépistage systématique des patients à risque et leur
prise en charge par une équipe médicale formée dont le pédicure podologue.
Plusieurs paramètres permettent d’évaluer le risque de devenir diabétique après 40 ans.
Je vous propose un petit test simple qui ne vous prendra qu’une minute pour évaluer le risque de devenir diabétique :
1/ Le pied est un organe cible du diabète. L’ulcération chronique du pied est une complication grave du diabète qui peut évoluer par une amputation.
Il est le seul organe directement en contact avec le sol, il subit des agressions extérieures : graviers, clous, tessons de bouteilles, etc.
Le port de chaussures inadaptées à l’anatomie du pied, malgré les recommandations est aussi une cause importante de l’ulcération. La forme de la chaussure répond plus souvent à des
impératifs de mode que de confort. Le chaussant trop serré produit des zones de frottements.
Il est également la cible des lésions d’artérite des membres inférieurs et de la neuropathie diabétique.
Rappel de la neuropathie :
L’hyperglycémie provoque dans l’organisme des réactions chimiques qui finissent par altérer les nerfs.
Il touche deux types de nerfs : les nerfs du système nerveux autonome qui commande le fonctionnement des viscères ; les nerfs périphériques qui permettent de commander les muscles et de sentir au niveau cutané .C’est ce dernier aspect qui nous intéresse car provoque une indolence au niveau du pied et favorise l’ulcération ou maux perforants plantaires.
2/ Physiopathologie du mal perforant plantaire ou ulcération
L’échauffement cutané produit par les frottements avec la chaussure stimule la formation de corne: cor, durillon, zone d’ hyperkératose. Ces zones durcissent et épaississent avec le temps et
agressent la peau
sous jacente qui produit un décollement et une poche sous cornés. Si le diagnostic n’est pas porté à ce stade, la poche s’infecte, puis se fistulise à la peau créant
une ulcération cutanée.
On aperçoit alors un trou cutané à l’emporte pièce, indolore, en regard d’une zone de pression plantaire.
La neuropathie diabétique et l’artérite provoquant une hypo oxygénation tissulaire favorisent
la chronicité des lésions, les rend indolores, perturbent la cicatrisation des tissus.
La guérison de ces plaies est donc très longue et peut demander plusieurs mois.
Les différentes causes qui engendrent ces ulcérations
Déformations des pieds (pied plat, creux, charcot,hallux valgus, griffes d’orteil, en marteau)
Les fissures talonnières, les crevasses, les anomalies du tendon d’Achille, les chevauchements d’orteils
La chaussure inadaptée reste un élément aggravant primordial (50% des cas)
Les hyperkératoses (vues plus haut)
Gestes inadaptés (pédicurie, coricide, chirurgie de salle de bain)
Les autres anomalies cutanées et des ongles (unguéales) chez le diabétique.
L’examen de la peau permet de repérer des mycoses cutanées. Elles se manifestent par des fissures entre les orteils et des lésions squameuses. Elles décrivent quand
elles s’étendent sur la plante et les ongles le pied d’athlète.
L’examen des ongles montrent la présence de mycoses unguéales qui se traduisent par un ongle décoloré, épaissi et strié. Mais tout ongle épaissi ou jaunâtre n’est pas forcément une mycose ; l’ongle peut s’épaissir par les microtraumatismes de frottement dans la chaussure.
L’ongle incarné est très fréquent du souvent au conflit entre la chaussure et le bord de l’ongle ; il peut se compliquer d’un péri onyxis, bourrelet rouge
et suintant.
Il doit dans ce cas être traité par petite chirurgie.
Le traitement repose sur les principes suivants :
Assurer une décharge totale du pied : alitement, fauteuil roulant, chaussure spéciale de décharge de type Barouk, béquilles, attèles type Aircats, plâtre de décharge.
Assurer un soin efficace de pédicurie : enlever cor, durillon, meuler et fraiser les ongles, proposer traitements, procédure de soins, conseils (voir tableau)
Repérer la plaie, selon son importance, orienter le patient vers une équipe formée ; diabétologue, infirmière, orthésiste, service de Diabétologie.
Assurer un rôle éducatif multidisciplinaire
1/ Ce qu’il faut faire
Se laver chaque jour les pieds à l’eau et au savon (5mn maximum)
Bien sécher entre les orteils
Changer de chaussettes chaque jour
Choisir des chaussettes adaptées (coton, laine, fil d’écosse), les changer tous les jours
Utiliser des objets non agressifs (limes en carton…), propres, désinfectés
Préserver vos pieds : choisir des chaussures adaptées, souples, amples ; les acheter en fin de journée
Examiner quotidiennement vos chaussures, vos pieds vos ongles (avec une glace)
Vaseliner une peau sèche, hydrater deux fois par jours
Signaler immédiatement toute lésion, plaie ou coloration suspecte
Faire le vaccin antitétanique
Consulter régulièrement une pédicure
2/ Ce qu’il ne faut pas faire
Pas de bain prolongé (plus de 15mn)
Ne jamais marcher pieds nus, quel que soit le lieu
Mettre des chaussures en matière synthétique, trop serrées et avec un talon trop haut
Utiliser des objets agressifs (coupe ongles, ciseaux trop pointus, aiguilles…)
Ne pas réchauffer ses pieds devant une source de chaleur (feu)
Négliger la moindre plaie
Pas de bouillote, ni de pied sur les radiateurs
Ne pas percer une ampoule qui mène vite à une plaie
Le pédicure podologue a un rôle important d’information, de prévention et d’éducation. L’examen du pied diabétique doit être minutieux est complet si l’on veut proposer un suivi podologique ciblé pour chaque patient et diminuer significativement le nombre d’amputation en France.
Il doit y avoir une collaboration étroite entre le podologue, les médecins et infirmières. Le dépistage d’un patient à risque impose un examen annuel des pieds pour chaque diabétique.
Bibliographie :
Recommandation de bonnes pratiques ; Pour la prévention et le traitement local des lésions des pieds chez les diabétiques. ALFEDIAM paramédical 2005, coordinateurs : Marie-Louise Grumbach, Jean Louis Richard, Janvier 2005.
Le pied diabétique :G Hérrisson et L Simon, Masson, 1993 ;
Informations : Le site internet
www.afd.asso.fr est une véritable fenêtre ouverte sur le diabète et l’association.
Association française des diabétiques :
88 rue de la Roquette,
75544 Paris cedex 11
Le centre d’appel AllôDiabète (01 40 09 68 09) est un service d’écoute, d’aide et d’information.
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